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Reportage France – Législatives anticipées en France: Guadeloupe, la tentation RN

La liste Rassemblement National de Jordan Bardella est arrivée en tête en Guadeloupe aux dernières élections européennes. La grande gagnante, c’est surtout l’abstention – plus de 85% des Guadeloupéens n’ont pas voté, mais le RN arrive tout de même en tête dans 27 des 32 communes de Guadeloupe. Avec, pour la première fois, un député européen RN de Guadeloupe.

De notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre,

Au volant de son taxi, Frédéric ralentit devant les nombreux trous dans la chaussée, puis mentionne le problème de l’eau. Ici en Guadeloupe, dans son robinet, il n’en a qu’un jour sur deux.

« Il y a des communes où l’eau est coupée pendant trois, quatre jours, une semaine. En métropole, un jour sans eau, c’est problématique, au troisième jour, tout est résolu. Tandis qu’ici, non. Aucun politicien ne prend réellement son travail au sérieux. J’ai même envie de dire qu’ils ont démissionné. En fait, la bonne question, ça aurait été : est-ce que la Guadeloupe compte vraiment ? », déplore-t-il. 

Un vote sanction

Pour Pierre-Yves Chicot, professeur des universités en droit public et avocat au barreau de Guadeloupe, le Rassemblement national, c’est avant tout un vote sanction, mais plus les présidents s’enchaînent, plus les Guadeloupéens sont déçus et plus le RN s’enracine.

« Avec un niveau paroxystique pour Emmanuel Macron, avec une allure technocratique, ce n’est pas un profil de président de la République qui correspond aux Outre-mer, parce que ce sont des présidents de la République qui sont dans une forme de déconsidération de ces territoires qui se sentent pleinement français. Donc, quand le citoyen électeur écoute, même si c’est de la communication politique – on peut le penser de la part du Rassemblement national – ils ont le sentiment qu’il y a une forme de prise en compte, au moins dans le discours », explique le consultant en politique publique. « C’est symptomatique d’une colère, mais peut-être aussi d’une prise de conscience du pouvoir qu’ils ont, de dégagisme. On va renoncer à ses convictions, en espérant que ceux à qui on était fidèle vont prendre conscience. »

Voilà pourquoi Madame Cécile, une commerçante socialiste de 64 ans, s’est d’abord dit prête à accepter un gouvernement d’extrême droite. « C’est parce qu’on ne nous écoute pas. Tu arrives à la fin du mois, tu n’as rien. Et voilà, tout part en couilles. (sic) » 

Mais à présent, elle croit à une alternative avec ce Nouveau Front populaire à gauche, qu’elle soutiendra aux législatives.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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