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Biogaran : les élections législatives compliquent la vente du fleuron français des médicaments génériques

Trois ou quatre candidats ? La confusion règne autour des potentiels aspirants au rachat de Biogaran, alors même que le groupe pharmaceutique Servier, propriétaire du génériqueur tricolore, n’a toujours pas officiellement confirmé la mise en vente de sa filiale. La dissolution de l’Assemblée nationale et l’issue des élections législatives anticipées ajoutent à l’imbroglio. Seule certitude au milieu de cette cacophonie générale : le champion français, qui représente plus d’une boîte de médicament sur huit délivrée dans l’Hexagone et réalise 750 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, suscite les convoitises.

A commencer par celle du laboratoire pharmaceutique Benta, propriété de l’homme d’affaires libanais Bernard Tannoury, installé dans la métropole lyonnaise, à Saint-Genis-Laval. Le façonnier tricolore, qui commercialise également depuis peu des médicaments sur le marché hexagonal sous son nom de marque Benta Lyon, a créé la surprise, samedi 15 juin, en déposant une offre auprès de la banque Lazard. Selon nos informations, le Lyonnais a mis 850 millions d’euros sur la table pour acquérir la filiale du groupe Servier. La proposition serait financée pour un tiers par un fonds d’investissement européen, et le reste par des emprunts auprès des banques.

Il y a quatre ans, la société avait déjà suscité l’étonnement en reprenant à la barre du tribunal de commerce l’usine Famar de 16 hectares de Saint-Genis-Laval. « Un dossier très difficile, pour ne pas dire suicidaire », raconte un industriel aguerri, qui avait renoncé à l’époque à se positionner, jugeant l’affaire trop risquée.

Outsider

Le laboratoire, qui a fait de la souveraineté sanitaire l’un des axes majeurs de son développement (il fait notamment partie des bénéficiaires du plan France Relance 2030 dans le cadre d’un projet de relocalisation de six médicaments génériques), était ainsi encore dans le rouge en 2023, affichant à peine 12 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais il prévoit de doubler ses ventes et d’être bénéficiaire en 2024. « Quand bien même, on voit mal comment une petite société pourrait prétendre racheter Biogaran, qui fait figure de mastodonte face à eux. Ça n’a pas de sens, ils vont s’endetter à mort », réagit-on dans l’entourage d’un concurrent. Dans les rangs des sous-traitants de Biogaran, certains sont tout aussi dubitatifs. « Je ne vois pas vraiment comment ils pourraient y parvenir, mais s’ils réussissent, ce serait un beau coup, et ça remplirait leur usine », observe l’un d’entre eux.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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