La police a évacué, dimanche 26 mai dans la soirée, des étudiants qui occupaient des locaux parisiens de la prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS) pour exprimer leur soutien au peuple palestinien, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse (AFP).
L’évacuation a été suivie d’un rassemblement à proximité de la rue d’Ulm, siège de cet établissement très sélectif spécialisé en lettres et en sciences.
Les locaux avaient été fermés jeudi soir à la suite de l’installation, l’avant-veille, d’un campement d’une trentaine d’étudiants dans la cour principale. Une vingtaine d’entre eux, issus de divers établissements, étaient sur place dimanche, selon la direction.
« La direction a coupé toute discussion avec les étudiants dans l’après-midi en leur disant qu’ils avaient une heure pour partir définitivement », a déclaré un étudiant qui dit se prénommer Phil et appartenir au collectif Le Poing levé (rattaché à Révolution permanente), présent sur place.
« La police est arrivée. On nous a nassés dans l’ENS, on nous a un peu secoués, ils ont pris nos identités. On était dans la cour, dans le jardin, là où on avait nos tentes, et on ne bloquait pas du tout », a raconté un élève de l’ENS présent lors de l’évacuation.
Une décision « très difficile à prendre »
Parlant d’une « décision très difficile à prendre », la direction de l’établissement a notamment justifié l’évacuation des lieux en raison de messages publiés sur les réseaux sociaux montrant « les photographies et les noms, recouverts de gouttes de sang, de certains membres du [conseil d’administration] de l’école ».
« Une telle exposition irresponsable mettant potentiellement en danger des personnes qui se dévouent pour participer à la vie démocratique de l’école constitue un point de non-retour », estime-t-elle, ajoutant vouloir rouvrir l’école « au plus vite ».
Les forces de l’ordre étaient intervenues la semaine dernière dans des locaux de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), pour mettre fin à une occupation entamée trois jours plus tôt par des étudiants souhaitant exprimer leur soutien au peuple palestinien.
En écho à la mobilisation sur des campus américains, plusieurs actions ont lieu depuis quelques semaines en France, principalement autour des sites de Sciences Po. Sans faire tache d’huile, cette mobilisation enflamme le débat politique, en pleine campagne pour les élections européennes, et a entraîné à plusieurs reprises l’intervention des forces de l’ordre, notamment à Sciences Po Paris et à la Sorbonne.
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