AccueilInternationalCrispation entre la France et Israël sur la Cour pénale internationale

Crispation entre la France et Israël sur la Cour pénale internationale

A la veille de leur rencontre officielle, mercredi 22 mai dans la matinée à Paris, les ministres des affaires étrangères français et israélien, Stéphane Séjourné et Israël Katz, n’ont pu éluder le dernier point de crispation en date entre les deux pays : la réaction de la France à la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), lundi, d’émettre des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité – de même qu’à l’encontre de trois responsables du Hamas, dont le chef de l’organisation, Yahya Sinouar.

Face à cette démarche sans précédent, qui a provoqué les critiques les plus vives en Israël et aux Etats-Unis, Paris avait souligné « l’indépendance » de la CPI, rappelant avoir « condamné dès le 7 octobre [2023] les massacres antisémites perpétrés par le Hamas » et alerté « depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire et sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d’un accès humanitaire insuffisant ».

Mardi, devant l’Assemblée nationale, Stéphane Séjourné a toutefois précisé : « Ces demandes simultanées de mandats d’arrêt ne doivent pas créer d’équivalence entre le Hamas et Israël », tout en assurant que « les juges de la CPI doivent désormais se prononcer sur la délivrance de ces mandats (…) de manière indépendante ».

« La proposition du procureur général est honteuse »

Cette mise au point, que le ministre devait réitérer auprès de son homologue, Israël Katz, mercredi, n’a pas semblé suffire ni aux autorités israéliennes, ni aux représentants de la communauté juive française. Lors de la célébration, mardi, à Paris, du 76e anniversaire de la création d’Israël et du 75e anniversaire de l’instauration des relations diplomatiques entre la France et l’Etat hébreu, M. Katz a exhorté M. Séjourné à affirmer « haut et fort que la proposition du procureur général est honteuse, et donc inacceptable pour [lui] et pour le gouvernement français ».

Peu avant, le ministre français avait affirmé, devant plusieurs centaines de personnes de la communauté juive et de diplomates internationaux, que la France « se tenait aux côtés d’Israël » suscitant quelques toussotements dubitatifs dans l’assistance. Pour Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, « la réaction de Paris sur les mandats de la CPI est décevante et inquiète les juifs de France », « en contradiction » avec la lutte contre l’antisémitisme que mène la France. Nombre d’invités à cette soirée jugeaient aussi la demande de mandats d’arrêt contre les responsables israéliens « dangereuse », « stupide », inadaptée aux dirigeants d’un « pays démocratique disposant d’un système judiciaire fonctionnel ». Plus tôt dans la journée, le Conseil représentatif des institutions juives de France avait déploré « que [son] pays ait choisi sur ce sujet de se désolidariser de [ses] alliés naturels que sont les grandes démocraties occidentales ».

Source du contenu: www.lemonde.fr

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