AccueilSportsParis sportifs, un raz de marée difficile à contrôler

Paris sportifs, un raz de marée difficile à contrôler

A l’heure du bilan, le nombre de médailles obtenues par les athlètes français, les audiences télé ou l’affluence dans les stades ne seront pas les seuls indicateurs à valider le succès des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024.

Des records sont attendus dans une autre discipline : les paris sportifs. Un été sans précédent s’annonce pour les seize opérateurs agréés sur le marché français. Les jeux d’argent ont déjà atteint un pic de 13 milliards d’euros en 2023, auxquels s’ajoutent des volumes au moins aussi importants, misés par des joueurs français sur des plates-formes étrangères, illégales. A ce raz de marée hors de contrôle s’ajoutent encore des dizaines de milliers de joueurs se connectant depuis la France avec un réseau virtuel privé (VPN), impossibles à géolocaliser ou à quantifier. Ces sites basés en Asie ou dans les paradis fiscaux entendent bien, eux aussi, participer à la fête.

Des dizaines de millions de mises vont d’abord déferler sur l’Euro de football, qui vient tout juste de démarrer et se déroulera jusqu’au 14 juillet. Le « sport roi » reste la discipline reine des paris sportifs, avec près de 70 % des paris. Pendant la dernière Coupe du monde, au Qatar, en 2022, 1 demi-milliard d’euros avaient été misés en France.

Dans la foulée, Paris 2024 sera le théâtre de jeux d’argent comme aucune autre édition des Jeux. Par dizaines, de nouvelles compétitions ont été intégrées à la liste des sports éligibles aux paris. Il y a quelques jours, le basket par équipe de trois, l’escalade, le taekwondo, ou encore le tir à l’arc mixte par équipe ont rejoint la sélection de 772 compétitions et disciplines proposées à des joueurs déjà insatiables. Les euros misés lors de Paris 2024 devraient encore doubler par rapport aux JO de Tokyo, déjà deux fois supérieurs que pour ceux de Rio.

Partout dans le monde, le sport et les jeux d’argent ont désormais leurs destins liés. En Europe, les paris représentent un marché de plus de 230 milliards d’euros, selon Sportradar. En Asie, ils atteindront bientôt les 1 000 milliards de dollars. Chaque année, des pays qui protégeaient leurs compétitions nationales autorisent les jeux d’argent, comme les Etats-Unis en 2018, où les mises se chiffrent déjà en centaines de milliards de dollars, ou plus récemment le Brésil.

« En France, la croissance est ininterrompue depuis la légalisation en 2010 et a bénéficié de la hausse du taux d’équipement en smartphones », analyse Corentin Segalen, responsable de l’activité sports au sein de l’Autorité nationale des jeux (ANJ). Installé officiellement en mai 2010 sous le nom d’Autorité de régulation des jeux en ligne, rebaptisée ANJ en 2020, le régulateur du marché des jeux de hasard en ligne (poker, sports et hippisme) suit, depuis, l’explosion inexorable des paris.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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