Le rêve d’une première finale de Top 14 de son histoire reste d’actualité pour l’Union Bordeaux-Bègles (UBB). Les unionistes, qui ont fini troisièmes au terme de la saison, ont fait respecter la hiérarchie en s’imposant 31-17, dimanche 16 juin en soirée, en barrage face au Racing 92, sixième du classement. Reste une marche de taille à franchir : le Stade français que Bordeaux-Bègles affrontera à domicile en demi-finale, dans une semaine.

« La grosse pression, on l’avait sur le barrage, a estimé le manager de Bordeaux-Bègles, Yannick Bru. On savait intrinsèquement qu’on avait le niveau pour participer à cette demi-finale mais réellement on pouvait ne pas y être donc on était tendu ».

Dans un stade Chaban-Delmas comble, chauffé à blanc, l’UBB a répondu présent face au Racing de Stuart Lancaster, qui s’était qualifié in extremis grâce à un essai transformé en toute fin de match à La Rochelle lors de la 26^e et dernière journée de la saison régulière et qui livrait son douzième barrage depuis sa remontée dans l’élite, en 2009.

Mais cette expérience n’a pas suffi face à des Girondins devenus des spécialistes de ces faux quarts de finale ces quatre dernières saisons, et la cuvée 2024 n’a pas dérogé à cette nouvelle tradition. Sur la route de leur rêve du Bouclier, avec deux matchs à domicile au programme, ils ont su en accommoder de la pression dans un premier acte marqué par une forte indiscipline, en étant cliniques face au vent, marquant sur leur première action, récitée avec combinaison des trois-quarts et finition du sprinteur Madosh Tambwe, cassant deux plaquages au passage (18^e).

Le métronome Tristan Tedder n’a pas suffi

La sortie sur blessure de “Big” Ben Tameifuna (32^e), touché à une épaule, a jeté un trouble passager chez les locaux dont les Franciliens ont failli profiter par Vinaya Habosi, qui a inscrit un essai quasi copier-coller de celui de Tambwe mais que l’arbitre Thomas Charabas a invalidé, jugé en-avant la passe l’ayant mis sur orbite (34^e).

Dommage pour les ciel et blanc du métronome Tristan Tedder (4 pénalités réussies à la pause dont deux de 60 mètres) qui ont mis un genou à terre juste avant la pause en perdant pour dix minutes sur carton jaune Cameron Woki et en cédant dans la foulée sur une pénaltouche conclue par Maxime Lamothe (21-12).

La pause n’a pas réfréné les ardeurs locales, avec un « par-dessus » de Maxime Lucu − auteur de 16 points au pied − conclu par Romain Buros (31-12, 52^e). Sonnés, les coéquipiers de Josua Tuisova, peu servi jusque-là et surtout bien maîtrisé par la défense bordelaise, ont fini par trouver quelques espaces avec un Gaël Fickou en jambes et ont sauvé leur honneur par Max Spring (67^e) au terme d’une longue action qui a laissé plusieurs joueurs capot ouvert.

« On est un club qui a des ambitions, encore une fois on s’arrête en barrage alors qu’on était une nouvelle équipe en construction, a regretté Ibrahim Diallo, troisième ligne du Racing 92. On va continuer à construire »

Il faudra faire un « match plein » contre le Stade français

Seule formation encore en lice « à n’avoir rien gagné », rappelait samedi son manager Yannick Bru, l’UBB retrouvera donc le Stade français, qui l’a battue deux fois cette saison.

« Cette demi-finale marque la régularité du club au plus niveau du rugby français », a réagi l’arrière de Bordeaux-Bègles Romain Buros. « Si on regarde, ce soir, on ne fait pas un match plein et on sait que contre le Stade français, il faudra en faire un », a-t-il ajouté.

L’autre demi-finale, également programmée à Bordeaux, opposera vendredi La Rochelle, vainqueur à Toulon en barrage samedi, au Stade toulousain, les finalistes du dernier exercice qui n’ont pu se départager il y a deux semaines au Stadium en saison régulière.