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Sélection albums : Timothy Ridout, Thierry Pécou, Kenny Barron, Bibi Club, Aquaserge et Interzone

  • Timothy Ridout
    A Lionel Tertis Celebration

    Pièces et transcriptions pour alto de Lionel Tertis, Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Brahms, Fauré, William Wolstenholme, Cecil Forsyth, Ralph Vaughan Williams, Fritz Kreisler, William Henry Reed, Frank Bridge, John Ireland, York Bowen, Rebecca Clarke, Eric Coates. Avec Timothy Ridout (alto), Frank Dupree et James Baillieu (piano).

Chaque disque de Timothy Ridout est un événement. Cette fois, le génial jeune altiste britannique rend hommage à son prédécesseur, le mythique Lionel Tertis (1876-1975), dont le jeu s’inspirait de celui du violoniste Fritz Kreisler. Pas moins de quinze compositeurs pour illustrer l’aura du pionnier soucieux d’étoffer le répertoire de son instrument : des œuvres expressément écrites pour lui à celles qu’il a transcrites, en passant par ses chevaux de bataille. Intonation de rêve, puissance, élégance et lyrisme : surfant sur la beauté et l’amplitude sonore de son superbe Peregrino di Zanetto (un instrument du XVIe siècle), Ridout ne se contente pas de mettre ses pas dans ceux de son illustre aîné. Magnifiquement et, tour à tour, accompagné par les pianistes Frank Dupree et James Baillieu, c’est en maître qu’il s’impose, de Kreisler à York Bowen, de Brahms et Fauré à Rebecca Clarke, dont le nom commence à se faire connaître. Marie-Aude Roux

Harmonia Mundi/PIAS.

  • Thierry Pécou
    Sangata

    Musiques de Thierry Pécou et de Rishab Prasanna par l’ensemble Variances.
Pochette de l’album « Sangata », de Thierry Pécou.

Journal intime d’un grand voyageur, qui se fond dans les cultures de la terre entière plus qu’il ne les visite pour y pratiquer le tourisme de l’emprunt, ce nouvel album de l’inclassable Thierry Pécou témoigne de la fascination du compositeur (né en 1965) pour l’Inde et de l’expression originale, entre écriture et oralité, qui en a résulté. Investi (au piano et à l’harmonium) dans des œuvres assez courtes qui valent à deux membres de son ensemble (le clarinettiste Carjez Gerretsen et la flûtiste Anne Cartel) de dialoguer avec des musiciens indiens (Ragini Shankar au violon, Rishab Prasanna à la flûte bansuri et Amaan Ali Khan au tabla), Thierry Pécou favorise le développement tout en souplesse d’une musique tour à tour incantatoire et impulsive qui n’est pas sans rappeler celle des pionniers du minimalisme américain, La Monte Young et Terry Riley. Pierre Gervasoni

Klarthe Records.

  • Kenny Barron
    Beyond This Place
Pochette de l’album « Beyond This Place », de Kenny Barron.

Ouverture du formidable album du pianiste Kenny Barron, Beyond This Place : une chanson de Hoagy Carmichael (The Nearness of You). Tous les états de l’expérience humaine, le temps d’une chanson douce. Changement de tempo avec Scratch, composition de Kenny Barron (« trésor national vivant », ne manquerait-on pas de dire au Japon), tempo tranchant dans le vif. Immanuel Wilkins (saxophone alto) et Kenny Barron au sommet. Steve Nelson (vibraphone), Kiyoshi Kitagawa (contrebasse) et Jonathan Blake (batterie) assurent l’équilibre saisissant de l’ensemble. Pur chef-d’œuvre. Commercialisé vendredi 10 mai, Beyond This Place est produit par Jean-Philippe Allard : légende de la production en jazz, érudit amoureux, obsédé du détail, d’une délicatesse passionnée pour ses artistes (de Stan Getz à Charlie Haden, en passant par Abbey Lincoln). Fidèle à Kenny Barron, Jean-Philippe Allard avait présenté, lundi 6 mai, Beyond This Place à « Open jazz » (France Musique, très « podcastable »). La mort l’a frappé samedi 18 mai. Francis Marmande

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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