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Ces grosses et petites bêtes de Seine qui risquent de gâcher la baignade olympique

Le pitch de Sous la Seine, dont la sortie est prévue sur Netflix le 5 juin, est alléchant : un requin tueur s’en prend aux athlètes concourant aux Jeux olympiques de Paris 2024. Le film a fait récemment parler de lui en raison d’une polémique : ses producteurs sont attaqués en justice par le réalisateur français Vincent Dietschy, qui les accuse d’avoir copié le scénario de son projet Silure. Une chose est sûre, requin ou silure, l’image du monstre marin qui attaque les humains est ancrée dans l’imaginaire collectif depuis le blockbuster de Steven Spielberg Les Dents de la mer (1975), qui a traumatisé des générations de cinéphiles… et de nageurs. Mais qu’en est-il des risques réels de faire une mauvaise rencontre dans les eaux de la Seine ?

Pour le savoir, nous avons posé la question à Sébastien Brosse, chercheur au CNRS et professeur en biologie animale à l’université de Toulouse. D’emblée, il nous rassure : le requin se promenant nonchalamment sous le pont des Arts appartient définitivement à la fiction. « En général, les requins ne remontent pas les fleuves. L’exception est le requin-bouledogue, qui peut remonter l’Amazone sur des milliers de kilomètres, mais il s’agit d’une espèce qui vit en zone tropicale », précise-t-il.

Il n’y a pas si longtemps, la Seine a pourtant hébergé des animaux de taille impressionnante. « Les cétacés ont peuplé la Seine jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les marsouins arrivaient sans difficulté jusqu’à Paris. Il y avait également des poissons de très grande taille, comme les esturgeons », rappelle Sébastien Brosse. Parmi les pêches miraculeuses restées dans les esprits, citons ainsi, en 1856, celle d’un esturgeon de 140 kg au niveau de Mantes-la-Jolie. Par la suite, au cours du XXe siècle, ces grands animaux ont progressivement disparu, notamment en raison du déclin de leurs proies (les poissons plus petits), lui-même dû à l’industrialisation et à la pollution.

Crocodile du Nil et tortue-alligator

Qu’en est-il alors des animaux insolites trouvés dans le fleuve qui font régulièrement la une des journaux ? En vrac, la brigade fluviale de la Seine a repêché au cours des dernières années : un python, un crocodile du Nil, une tortue-alligator et même un pacu (un cousin du piranha). Mais, loin d’avoir parcouru des milliers de kilomètres pour venir jusqu’à nous, ces animaux ont en réalité été relâchés dans la Seine par des propriétaires peu scrupuleux. L’occasion de démanteler un mythe : même si des piranhas sont parfois relâchés dans la Seine, ceux-ci sont en réalité inoffensifs pour l’homme. « Le piranha peut mordre l’homme pour se défendre, s’il se sent menacé, précise Sébastien Brosse. Mais il n’attaque presque jamais. De plus, il ne supporte pas les eaux froides, donc, il finit par mourir. » Exit donc un scénario catastrophe comme dans le film Piranha 3D.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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