Vérifier la clarté des huiles de friture, le fonctionnement des hottes aspirantes, la propreté des poêles, repérer les traces d’éventuels rongeurs… à l’approche des Jeux olympiques, les contrôles sanitaires s’intensifient autour des sites qui accueilleront athlètes et visiteurs.

Vendredi 12 avril, un inspecteur a fait le tour, en présence du ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, d’un restaurant de Saint-Ouen, commune de Seine-Saint-Denis qui accueille un bout du village olympique. Une visite annoncée au restaurant en amont, mais qui permet à l’Etat de rappeler qu’il entend « contrôler la quasi-totalité des établissements à proximité » des sites olympiques, selon le cabinet du ministre. Sont concernés les restaurants, traiteurs, boulangeries, snacks et supérettes.

Sur la seule commune de Saint-Ouen, cela représente « quelques centaines d’établissements », a précisé vendredi Xavier Rosière, cadre à la direction de la protection des populations de Seine-Saint-Denis. La veille, la préfecture a annoncé dans un tweet la fermeture d’une boulangerie située à quelques pas du restaurant arpenté par le ministre. Elle évoque notamment, photos à l’appui, la présence de rongeurs. Le responsable pourra rouvrir s’il met « en œuvre des actions correctives appropriées ».

Quelque 1 500 contrôles ciblés

Depuis le début de l’année, selon le ministère, « déjà 1 500 contrôles ciblés JO » ont été réalisés en Ile-de-France. Une « toxi-infection alimentaire collective » constitue, selon le cabinet du ministre, « un des plus hauts niveaux de risque » autour de l’organisation des Jeux olympiques de Paris, « puisque ça peut mettre en danger l’organisation des compétitions en tant que telles, si des athlètes tombent malades » et que cela « engage la réputation de la France ».

Les 142 agents de l’Etat normalement chargés de ce type de contrôles dans les départements qui accueilleront des événements olympiques seront accompagnés de 31 renforts, en équivalent temps plein (ETP), « dont 26 en Ile-de-France », assure le ministère. Les effectifs de l’agence sanitaire Anses ont également été renforcés, « à hauteur de sept ETP », pour « accroître nos capacités d’analyse en laboratoire et donc notre réactivité en cas d’événement sanitaire », précise le ministère.

L’Etat prévoit aussi d’inspecter, avant le démarrage des Jeux, « tous les établissements » qui serviront à manger au sein des sites olympiques. « Il serait quand même assez délicat qu’on ait plusieurs centaines de milliers de personnes qui tombent malades en même temps », remarque le cabinet de Marc Fesneau. Il est estimé que treize millions de repas ou snacks seront servis dans l’enceinte des seuls sites labellisés JO : cantines pour les athlètes et les volontaires, stands de restauration pour les visiteurs…